Lutte contre la précarité menstruelle

La précarité menstruelle se définit par le manque d’accès aux protections hygiéniques par manque de moyen. Dans le monde une femme sur dix n’a pas accès à ces produits et près de 500 millions de femmes vivraient dans la précarité menstruelle. 

Tara Heuzé-Sarmini

« Aucune femme ne devrait avoir à s’inquiéter pour sa prochaine protection hygiénique »

Lors de nos interventions au sein des différents lycées de Dakar, nous avons pu observer plusieurs choses. Premièrement, un certain nombre de filles ne pouvaient pas assister à leurs classes durant leurs périodes menstruelles car elles n’avaient pas de protections hygiéniques à disposition. Ce manque de moyen amène donc à un fort taux d’absentéisme et à long terme du décrochage scolaire. Deuxièmement, lorsque les protections hygiéniques classiques, c’est-à-dire, les serviettes hygiéniques non réutilisables et non biodégradables, sont utilisées, elles ne sont pas jetées aux bons endroits. En effet, nous pouvions retrouver des protections hygiéniques, avec d’autres déchets, par terre. Ou bien, celles-ci étaient jetées dans les toilettes. Cela entraîne alors des problèmes d’assainissement, pour lesquels nous sommes actuellement en train de lutter.

Le programme actuel, Biodiversity For School, menant une campagne de lutte contre la pauvreté en milieu scolaire et sensibilisation environnementale, a mis en place des jardins partagés au sein de 12 lycées. Les produits de leurs récoltent sont revendus. Les revenus liés à ces récoltes sont par la suite investis dans un fonds vert de solidarité. 25% de ce fonds est destiné à l’achat de serviettes hygiéniques ainsi que des médicaments et des fournitures scolaires. Néanmoins, ceci n’est pas suffisant pour répondre au besoin

Notre projet a vu le jour grâce aux différentes interventions faites au sein du lycée de Dakar, celles-ci nous ont permis d’observer plusieurs problématiques : le manque de protections hygiéniques provoque l’absentéisme des lycéennes et les déchets de ces protections jetables ont un impact néfaste sur l’environnement.

45,12% des écolières ont déclaré ne pas aller à l’école pendant la période des menstruations

Speak up Africa

Selon une enquête de Speak up Africa, le sujet des menstruations représente un tabou à Dakar, notamment en milieu périurbain, les informations sur le sujet sont très peu présentes en dehors du cadre familial.  En effet, les croyances associées aux règles ont des répercussions sur leur vie personnelle et leur épanouissement. Ce manque d’information a un impact sur le manque d’infrastructures dans les écoles et des conséquences se font ressentir sur la scolarité des écolières: 45,12% des écolières ont déclaré ne pas aller à l’école pendant la période des menstruations.  De plus, les serviettes hygiéniques jetables coûtent chères, 86.5% des Sénégalaises utilisent en effet des serviettes hygiéniques comme protection d’après l’entreprise Api Afrique.